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Est-il plus éthique et écologique de coudre ses vêtements ?
Cela peut paraître assez évident en soi : bien sûr que coudre ses vêtements est plus éthique et responsable étant donné que l’on fait soi-même ! DIY et handmade : ces deux termes ont le vent en poupe et sont associés à des valeurs éthiques, à un véritable retour aux sources et à l’artisanat : personne n’est exploité à l’autre bout du monde pour confectionner le vêtement. Certes mais ce n’est pas aussi simple…
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Cassandra
6/21/20235 min read
Comprendre l'impact écologique d’un vêtement : au-delà de la couture
Réfléchir à l’impact d’un vêtement, c’est regarder tout son cycle de vie. Derrière chaque pièce, il y a une matière première (cultivée ou issue de la pétrochimie), transformée en textile par des procédés de tissage, de teinture et de traitement chimiques souvent très polluants. Vient ensuite l’acheminement (parfois à l’autre bout du monde) puis l’entretien, qui libère à chaque lavage des microfibres et microparticules dans l’environnement.
Chaque étape demande une énergie immense, a un coût écologique et humain bien réel. Les textiles polluent, c’est une réalité largement documentée dans de nombreux ouvrages, documentaires et podcasts. Et plus on s’informe, plus on prend conscience que l’acte de coudre (et surtout de coudre différemment) peut être une manière de répondre à ce défi.
Slow-fashion et couture : une alternative plus consciente ?
Coudre ses propres vêtements peut sembler être l’alternative parfaite à la fast-fashion, une façon d’entrer pleinement dans la slow-fashion. Et c’est vrai… en partie seulement. Tout dépend du tissu que l’on choisit, de la fréquence à laquelle on coud, et de notre rapport à l’achat. Sommes-nous raisonnables dans nos emplettes de tissus ? Savons-nous privilégier les textiles éco-responsables, issus du recyclage ou de la seconde main ? Et surtout : nos projets couture répondent-ils à un véritable besoin dans notre garde-robe, ou bien à une envie passagère ?
Les débuts en couture : erreurs, gaspillage et apprentissages
Quand on débute la couture, les erreurs sont inévitables. Certaines pièces finissent par rester au fond du placard, trop imparfaites pour être portées. J’ai longtemps eu du mal à m’en séparer : je les garde avec l’idée de les découdre un jour, de leur offrir une seconde chance. Quant à celles qui ont juste quelques défauts, je les réserve aux dimanches tranquilles ou aux vacances, où la perfection a moins d’importance.
Au début, on est aussi tenté d’acheter des tissus peu chers, « pour ne pas gâcher ». C’est ce que j’ai fait, un jour, en craquant pour un polyester à petit prix au motif séduisant. J’ai vite regretté : impossible de marquer les plis au fer, une odeur de plastique insupportable à chaque repassage, et une couture laborieuse. Mais cette erreur m’a ouvert les yeux. C’est ce tissu-là qui m’a poussée à m’intéresser sérieusement aux propriétés des textiles, à comprendre pourquoi certains sont agréables à coudre et d’autres non. Depuis, le polyester a disparu de ma table de couture.
Avec le recul, je souris de ce premier échec : il m’a appris bien plus que je ne l’imaginais, et il a façonné ma manière de coudre aujourd’hui.
La question des toiles : nécessaires mais pas toujours durables
Cette année, j’ai suivi une formation en modélisme. Une étape passionnante… mais qui m’a confrontée à une réalité : le gaspillage de tissu. Chaque toile exige des mètres et des mètres de matière, et même en réutilisant de vieux draps ou des coupons de recyclerie, je culpabilisais. Ces tissus auraient pu devenir de vrais vêtements, avoir une vie, une utilité. Et pourtant, pour mettre au point un modèle, cette étape est inévitable.
Même hors du modélisme, réaliser une toile est essentiel. Elle permet de vérifier qu’un patron tombe bien sur sa morphologie, de tester les ajustements avant de se lancer dans le « vrai » tissu. De mon côté, j’ai trouvé un compromis : je choisis mes tissus de toile avec soin, pour qu’ils puissent devenir des vêtements portables si le test est concluant. L’inconvénient, c’est que je me retrouve parfois avec deux pièces quasi identiques… un paradoxe quand on aspire à une garde-robe minimaliste. Mais au fond, je préfère cela au sentiment d’avoir gâché. Et puis, rien n’empêche de revendre ou d’offrir l’une des versions.
Couture et surconsommation : les pièges à éviter
Il y a ces projets que l’on coud sous l’impulsion d’une tendance, sans se demander si on les portera vraiment. Et puis ces coupons achetés sur un coup de cœur, sans patron en tête, qui finissent à dormir dans une armoire… Finalement, ces comportements reproduisent exactement les mécanismes de la surconsommation vestimentaire que l’on dénonce.
De mon côté, c’est la couture qui m’a menée à la mode, et non l’inverse. Avant, j’achetais très peu de vêtements neufs, je ne me considérais même pas comme intéressée par la mode. Mais depuis trois ans, j’ai consommé plus de textiles que pendant les vingt années précédentes. C’est en cousant que j’ai pris conscience du poids de cette industrie, et que j’ai appris à en comprendre les logiques – parfois fascinantes, souvent inquiétantes.
Vers une couture plus consciente : construire sa garde-robe idéale
Le constat était clair pour moi : si notre passion pour la couture n’est pas raisonnée, et que l’on finit par accumuler autant de coupons de tissus que l’on achèterait de vêtements en une année, le plaisir de coudre perd tout son sens, même si les tissus sont éco-responsables ou upcyclés. Coudre devient alors source de culpabilité plutôt que de plaisir.
Pour coudre de manière consciente, je me suis intéressée à l’histoire de la mode et aux différents mouvements qui ont marqué le vêtement. Quelles sont les pièces réellement intemporelles ? Comment associer mes créations cousues main entre elles ? Quelles formes et couleurs me mettent en valeur ? Quelles pièces manquent à mon dressing ? Comment définir mon style et construire un dressing minimaliste et éthique ?
J’ai pris le temps de répondre à ces questions pour conscientiser mes achats et mes projets couture. J’ai compris que ces sujets sont indissociables pour constituer un vestiaire cohérent, responsable et qui nous ressemble. Mon dressing – seconde-main et cousu-main – est devenu un tout harmonieux : chaque pièce a sa place, chaque vêtement peut se combiner avec les autres, et mon style s’affirme.
Ce que la couture change profondément : le rapport au vêtement et à la mode
Ce qui rend la couture véritablement éthique, c’est qu’elle transforme votre regard sur les vêtements. Vous commencez à observer les textiles autrement, à prêter attention aux finitions et à la qualité de chaque pièce. Vous devenez plus sensibles à la main-d’œuvre nécessaire à leur confection et, naturellement, vous vous tournez vers des vêtements et accessoires de qualité, éco-responsables, lorsque vous devez acheter du neuf. La fast-fashion devient presque impossible à envisager, tant votre conscience écologique et votre amour du fait-main se renforcent.
Pour ma part, j’ai toujours privilégié les friperies et un petit budget, en choisissant des pièces de qualité. Pour les articles difficiles à trouver en seconde main – chaussures, sous-vêtements, bodys, sacs – je me tournais vers des marques classiques. Aujourd’hui, grâce à mes connaissances sur l’impact social et environnemental de l’industrie textile, il m’est impossible d’acheter sans me renseigner sur l’engagement éco-responsable d’une marque. Cela se traduit bien sûr par un panier moyen plus élevé pour certaines pièces, mais j’achète moins, mieux, et mon budget reste stable, voire légèrement supérieur à avant – un prix juste pour une consommation consciente.
Ma démarche : apprendre, transmettre et échanger
J’ai découvert tellement de choses sur l’industrie textile et sur la manière d’affirmer son style que j’ai envie de vous en faire profiter ! Je continue d’apprendre chaque jour, et je partagerai avec vous mes erreurs, mes remises en question et mes coups de cœur. Concilier mode et éco-responsabilité n’est pas toujours simple : cela demande du temps et de la réflexion, mais c’est tout à fait possible.
C’est pour moi un moyen de nourrir ma démarche, de sensibiliser et d’échanger avec vous sur un sujet qui me passionne. J’ai toujours consommé de manière raisonnée et informée pour l’alimentation ou les cosmétiques, il était donc naturel de faire de même pour mes vêtements.
Merci d’avoir parcouru ce chapitre du Journal.
Pour découvrir les coulisses de ma vie de créatrice et davantage d’inspirations couture, je vous donne rendez-vous sur Instagram.
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